Il y a quelques mois encore, on ne pouvait pas trouver plus truffe en couture que moi ( en parlant au passé, je pense que je m'avance un peu), incapable de tenir une aiguille sans finir aux urgences, d'une manière générale, je défais plus que je ne fais!
Et puis, un matin, j'ai décidé de me mettre à la réalisation de fringues" made in moi-même". Un grand pas à franchir mais avant toute chose: me raccommoder avec mon aiguille.
Bien décidée à me lancer dans la couture, il me fallait donc une machine...Et comme je veux tout et tout de suite, je suis devenue folle, j'ai écumé tous les vides grenier,
épluché toutes les annonces, pas question d'en acheter une neuve tant que je n'aurai pas fait mes preuves (pour citer mon homme) . Donc, j'en ai parlé partout autour de moi, et une copine
m'a dit un jour:
- Bouh moi jen ai une si tu veux, elle date un peu, si je la trouve je te la file.
Et ce jour là:
Mes yeux brillent de bonheur, je me vois enfin au commande de MA machine, telle une couturière de métier, créant des modèles de fous, ouvrant ma propre boutique de prêt à porter
" Versioncoton créations"...
Bon, effectivement elle a retrouvé sa machine. Dans les 5 minutes qui suivent je suis chez elle, elle sort de sa cabane à outils une valise en acier vert kaki, en me disant :
- La voilà, c'est celle de ma grand mère.
Mes yeux brillent un peu moins, mais je n'ai pas encore tout vu, elle en sort une machine en fonte kaki, genre armée, un peu rouillée. Je manque de m'évanouir.
Je suis sous le choc, elle date un peu effectivement... Mais j'ai tout, la totalité des accessoires, canettes et pieds de biche, les fioles d'huile et de pétrole (si si), le mode d'emploi, bref
tout.
Je suis heureuse elle est à moi, ma copine me la donne sans hésitation, faut dire que je saute dans son salon depuis une demie heure en répétant "c'est vrai, elle est pour moi?"
Je repars donc avec mon tank en fonte à la maison montrer à mon homme mon nouvel outil de travail.
Il hallucine, il est encore plus à fond que moi...Il la trouve sublime. Il me la nettoie (elle pue le renfermé) , me la huile, me la pétrole ( on a acheté du neuf en huile et pétrole quand
même).
Pendant ce temps, je fais une recherche sur internet à propos de ce petit bijou.
Voilà donc la machine avec laquelle j'ai fait mes débuts: une elna de 1953, surnommée grasshopper ( à cause de sa couleur verte), je crois qu'il n'existe pas plus solide autant dans son poids que dans son mécanisme...Le moteur ronronne comme un petit chat. Je couds tout et n'importe quoi, je pourrai même coudre du cuir, elle y va la cocotte, elle envoie des kilomètres de couture. Les épaisseurs ne lui font pas peur, j'en ai fait des bêtises avec cette machine, elle me pardonne toujours et couds quoiqu'il arrive. Forcément vu son âge, je dispose d'un transfo car elle fonctionne au 110 volt.
Il s'agit en fait de la toute première machine électrique créée par Elna en 1940 (quand je disais qu'elle datait un peu). Une révolution dans la machine à coudre!!!
l'ampoule est grillée mais on en trouve sur internet. En ce qui concerne la pédale ce n'est pas au pied mais au genou!!! Elle ne possède que le point droit et la marche arrière.
Je tiens tout de même à préciser que l'enfilage du fil est un jeu d'enfant, mettre la canette et ressortir le fil de dessous est très simple, l'embobinage de la canette est encore plus facile,
monter une aiguille et changer le pied de biche se fait les yeux fermés...(.Promis j'apprendrai le vocabulaire technique au fur et à mesure!)
Bref, j'ai pu commencer la couture avec le top du top en matière de machine.